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Établir et contrôler sa réputation en ligne

« Vous êtes sans doute le pirate le plus pitoyable dont il m’ait été donné d’entendre parler », ricane le commodore Norrington, officier local, dans une scène de Pirate des Caraïbes.

Notre héros, Jack Sparrow, est vexé, mais cela ne dure qu’un instant.

« Au moins », réplique-t-il, « vous avez entendu parler de moi! »

Dans notre culture axée sur la célébrité, la réputation fait foi de tout. Elle peut être bonne ou mauvaise (comme c’est le cas ici pour le capitaine Sparrow), mais elle ne doit laisser personne indifférent. L’invisibilité, ou l’absence d’identité en ligne, est le tabou de l’heure.

C’est ainsi qu’on finit par tout révéler pour se forger une réputation ou la redorer. Nous publions des commentaires, de nouveaux statuts, des photos, des gazouillis, des blogues et des vidéos. Que ce soit à nos amis ou, parfois, à toute la planète, nous disons où nous sommes et montrons ce que nous regardons, lisons, pensons, mangeons ou buvons.

Il n’y a plus de secret. Pour paraphraser Jack Sparrow, le monde a entendu parler de nous. L’anonymat n’existe plus.

Accidents et sabotage

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Dorénavant, on peut s’amuser et se gratifier de montrer au monde notre existence dans le menu détail avec une facilité impensable il y a à peine quelques générations. C’est une manière d’exister socialement, de se sentir branché, dans le coup et au fait des événements.

Il faut toutefois se demander si les choses se passent tout le temps comme prévu.

Malheureusement, non.

Les identités en ligne se salissent aussi facilement qu’elles s’établissent. Un simple accident comme la publication malencontreuse d’une image ou d’une idée peut être la cause d’une misère indicible.

De plus, le contrôle de nos réputations ne dépend pas que de nous. N’importe qui peut publier des renseignements à notre sujet, nous identifier sur des photos, copier, transmettre ou manipuler du contenu nous concernant ou altérer l’image qu’on a de nous en ligne.

Malgré son utilité et l’émerveillement qu’il suscite, le monde en ligne est infesté d’intimidateurs et de trolls. Partout sur Internet, on peut trouver des sites Web servant à blâmer, humilier ou calomnier des gens pour des lacunes apparentes; on peut aussi voir des sites où l’auteur se venge d’une autre personne en utilisant de façon malveillante des images intimes.

Partant de ces eaux troubles, un enchaînement d’événements peut se produire et mener à sa ruine une carrière ou une vie.

Nous avons également été témoins de cas où des renseignements à première vue anodins ont eu des conséquences néfastes. L’exemple qui nous vient à l’esprit est celui de cette enseignante ayant perdu son emploi parce que sur une photo de vacances publiée en ligne, on la voyait lever un verre de vin d’un côté et une bière de l’autre.

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De nombreuses personnes ont publié des détails les concernant qui leur ont plus tard causé des ennuis de manières imprévues.

Lorsque des choses déplorables se produisent en ligne, il est presque impossible de renverser la vapeur. Dans le monde « réel », nos erreurs peuvent rapidement être oubliées, mais en ligne, les données demeurent et peuvent être reproduites et partagées à l’infini. On peut les archiver, y accéder ou les récupérer des mois, voire des années plus tard.

Consultations publiques en cours

Au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, notre travail consiste à protéger les renseignements personnels qui servent à bâtir une réputation.

Nous avons engagé une réflexion approfondie sur la notion de réputation en ligne – ce qu’elle représente, comment elle se bâtit ou peut être ruinée, comment les gens peuvent mieux la gérer dans leur propre intérêt, et si nous ou d’autres intervenants avons un rôle à jouer. Cette question est si cruciale pour nous que nous en avons fait l’une des quatre priorités qui orienteront nos travaux au cours des cinq prochaines années.

Pour mieux comprendre les enjeux, nous avons récemment publié un document de travail pour établir quels sont, de notre point de vue, les problèmes à régler et les défis à relever. Par exemple, vous pensez que quelqu’un a publié quelque chose de désobligeant à votre égard, mais la même personne peut croire qu’elle ne fait qu’exercer sa liberté d’expression. Qui a le pouvoir de trancher entre des droits et des intérêts difficiles à concilier?

En plus du document de travail, nous avons lancé des consultations publiques sur la protection de la vie privée et la réputation en ligne.

Nous espérons que les opinions exprimées permettront de trouver des solutions pratiques, techniques, politiques ou juridiques qui contribueront à réduire les risques d’atteinte à la réputation auxquels s’exposent les gens lorsqu’ils sont en ligne.

Qu’en pensez-vous?

Nous sommes intéressés non seulement d’obtenir un avis de la part d’experts comme des universitaires, des groupes de défense d’intérêts, des spécialistes des TI ou des éducateurs, mais également de membres du public qui utilisent Internet et qui ont réfléchi à l’image que leur présence en ligne offre d’eux à leurs amis, à leurs proches, à leurs collègues ou à la communauté en général.

Nous aimerions connaître votre opinion à ce sujet. Si vous ne savez pas par où commencer, voici quelques pistes de réflexion :

  • Avez-vous des conseils dont vous aimeriez nous faire part? Avez-vous déjà pris des mesures pour protéger, sauver ou améliorer votre réputation en ligne? En quoi ces mesures ont-elles été efficaces?
  • À qui revient la responsabilité de gérer la réputation en ligne d’une personne? Par exemple, si vous croyez que les personnes ont besoin d’aide à cet égard, qui devrait offrir cette aide? Des éducateurs? Des webmestres? Des médias sociaux comme Facebook ou Twitter? Des moteurs de recherche comme Google? Des médias ou autres leaders d’opinion? Des autorités de réglementation ou d’autres instances responsables comme le Commissariat? Les tribunaux?
  • Devrait-on prévoir des mesures de protections particulières pour les enfants, les adolescents ou les autres groupes vulnérables? Sinon, ces mesures de protections doivent-elles être les mêmes pour tous?
  • Connaissez-vous des ressources éducatives destinées à aider les gens à protéger leur réputation en ligne? Les avez-vous utilisées? En faut-il davantage?

Comment participer?

Si vous voulez donner votre avis sur ce sujet en particulier ou sur une autre question, nous vous invitons à jeter un coup d’œil à notre document de travail. Vous pouvez nous faire parvenir vos observations par l’un des moyens suivants :

Quel que soit la manière choisie, la date limite pour nous faire part de vos réflexions est le 28 avril, ce qui correspond à la fin de notre période de consultation.

Nous apprécions l’intérêt que vous portez à l’égard de ce processus et nous allons tirer les enseignements de cet exercice afin d’enrichir le débat public sur la réputation en ligne, d’élaborer notre propre position politique et d’éclairer le Parlement tant sur les problèmes que sur les solutions à y apporter.

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