Communiqué
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Des renseignements sensibles servaient à cibler la publicité en ligne, selon un rapport de recherche
GATINEAU (Québec), le 15 juin 2015 – Selon une étude récente du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, faire des recherches en ligne sur des sujets sensibles tels que les tests de grossesse ou les avocats spécialisés en divorce entraîne parfois l’affichage à l’écran d’annonces ciblées.
« Bien que nous ayons observé plusieurs bonnes pratiques en matière de protection de la vie privée associées à la publicité comportementale en ligne, il est manifeste que l’industrie a encore beaucoup à faire », précise le commissaire à la protection de la vie privée, Daniel Therrien.
« Dans certains cas peu nombreux mais assez troublants, nous avons constaté avec déception qu’on utilisait encore des renseignements sensibles pour cibler des annonces sans avoir obtenu le consentement positif des intéressés. »
Le Commissariat publie aujourd’hui un rapport de recherche présentant les résultats d’une étude sur la publicité comportementale en ligne s’affichant sur les principaux sites Web très fréquentés par les Canadiens. Cette étude visait à recueillir des données aux fins d’analyse et de discussion et à sensibiliser les gens à la protection de la vie privée.
Le Commissariat a constaté que la publicité comportementale en ligne – qui suppose le suivi des activités des consommateurs sur les sites Web au fil du temps afin de leur présenter des annonces correspondant à leurs champs d’intérêt – était utilisée sur un peu plus de la moitié des sites Web examinés et qu’elle était employée par un large éventail d’annonceurs.
D’après l’étude, la plupart des annonceurs publiaient des avis quelconques indiquant qu’ils faisaient de la publicité comportementale en ligne et offraient la possibilité de s’y soustraire. En fait, le Commissariat a été heureux de constater que la grande majorité des publicités ciblées examinées reposaient sur des renseignements non sensibles, étaient accompagnées d’un avis sur les pratiques publicitaires et offraient une option de refus.
L’étude a toutefois fait ressortir certaines lacunes. Les chercheurs ont recensé un petit nombre de publicités ciblées qui portaient sur des sujets sensibles sans l’obtention d’un consentement positif, et des publicités ciblées sur des sujets non sensibles qui ne comportaient aucun avis ni aucune option de refus. En outre, dans de nombreux cas, la procédure pour se soustraire à la publicité était particulièrement complexe.
La recherche faisait appel à des tests manuels et automatisés. Les chercheurs se servaient d’un logiciel pour commander un navigateur Web et lui donner comme instruction de visiter plusieurs sites Web portant sur un sujet en particulier. Par la suite, les chercheurs allaient sur des sites d’intérêt général – par exemple, des sites de nouvelles et de météo – pour vérifier s’ils y verraient des annonces se rapportant au sujet en question.
Les tests portaient sur des sujets non sensibles, comme un voyage en Europe, un appareil photo numérique et le golf, mais aussi sur plusieurs sujets sensibles. Les chercheurs ont observé plusieurs exemples d’annonces ciblées en fonction d’activités en ligne antérieures liées à des sujets sensibles, plus précisément des tests de grossesse, la faillite, la liposuccion, les avocats spécialisés en divorce et la dépression.
Les lignes directrices sur la protection de la vie privée et la publicité comportementale en ligne publiées par le Commissariat en 2011 et communiquées à l’industrie indiquent clairement que les annonceurs utilisant un modèle de consentement négatif devraient s’abstenir de recueillir des renseignements personnels sensibles, par exemple des renseignements sur la santé, pour afficher des publicités comportementales en ligne.
Selon ces lignes directrices, les annonceurs qui ont recours à la publicité comportementale devraient aviser les intéressés de façon claire, manifeste et compréhensible. Même dans le cas des sujets non sensibles, on ne devrait pas être tenu d’accepter de recevoir la publicité comportementale en ligne pour pouvoir naviguer dans Internet en général et les utilisateurs devraient pouvoir s’y soustraire facilement.
D’après le nouveau rapport de recherche, une option de refus était souvent offerte mais la procédure de refus actuelle laissait grandement à désirer. L’information sur la marche à suivre n’est pas toujours claire, il est souvent difficile de trouver l’information sur l’option de refus et les utilisateurs désireux de refuser la publicité de différents annonceurs doivent utiliser de nombreuses interfaces et aller sur de nombreux sites Web.
« Certaines personnes aiment la publicité comportementale en ligne parce que les annonces qui s’affichent portent sur des sujets qui les intéressent. En revanche, d’autres n’aiment pas être surveillées et ciblées de cette façon et la procédure de refus qui leur est offerte doit être claire, uniforme et simple », indique le commissaire.
Le Commissariat effectue un suivi auprès de trois annonceurs qui ont utilisé des renseignements sensibles sans avoir dûment obtenu le consentement des intéressés. En outre, le Commissariat a récemment rencontré des intervenants de l’industrie de la publicité numérique pour discuter des résultats de la recherche et encourager l’industrie à revoir ses pratiques et à améliorer les avis et les procédures de refus.
À propos du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
Le Parlement a confié au commissaire à la protection de la vie privée du Canada le mandat d’agir à titre d’ombudsman et de gardien du droit à la vie privée au Canada. Le commissaire est responsable de l’application de deux lois fédérales relatives à la protection des renseignements personnels : la Loi sur la protection des renseignements personnels, qui s’applique au secteur public fédéral, et la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), qui s’applique aux organisations du secteur privé.
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Voir également :
Publicité comportementale en ligne (PCL) – Projet de recherche de suivi
Lignes directrices – La protection de la vie privée et la publicité comportementale en ligne
Position de principe sur la publicité comportementale en ligne
Communiqué – Le programme publicitaire de Bell soulève des préoccupations relatives à la protection de la vie privée (7 avril 2015)
Communiqué – Une enquête conclut que les publicités diffusées par Google à la suite de la navigation sur des sites de santé en ligne portent atteinte au droit à la vie privée (15 janvier 2014)
Fiche d’information – Lorsque le moindre de vos gestes est surveillé… Les annonceurs font un suivi de vos comportements en ligne
Fiche d’information – Les témoins sous la loupe
Pour de plus amples renseignements, communiquez avec :
Valerie Lawton, Commissariat à la protection de la vie privée du Canada
Courriel : valerie.lawton@priv.gc.ca
REMARQUE : Pour nous permettre de leur répondre plus rapidement, nous demandons aux journalistes de présenter par courriel toute demande d’entrevue ou de renseignements complémentaires.
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