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Les sphères publique et privée en ligne

Le brouillage des frontières entre vie privée et vie publique en ligne a été l’un des thèmes prépondérants dans le cadre de nos Consultations de 2010 sur la protection de la vie privée des consommateurs. Nous avons d’ailleurs souligné ce phénomène dans notre rapport sur les consultations :

Les concepts traditionnels d’espace public et d’espace privé changent compte tenu de la popularité des technologies de communication mobiles et du réseautage social. Le réseautage social fournit aux personnes les mécanismes nécessaires pour rendre leur vie privée publique, et cela contribue à l’évolution des attentes à l’égard de la protection des renseignements personnels. En retour, certains exploitants de sites de réseautage social invoquent cette révolution pour justifier une plus grande ouverture et un échange plus libre de renseignements. L’utilisation des téléphones cellulaires et l’accès accru aux applications géodépendantes font que la vie privée est de plus en plus publique.

Le Commissariat s’efforce de mieux saisir la dynamique qui régit le partage de l’information dans le monde numérique et ce que signifie la division des espaces privé et public pour le commun des mortels. En février dernier, lors de notre série de conférences intitulée Le point sur la vie privée, Christena Nippert-Eng et Alessandro Acquisti Acquisti ont parlé de ce qui nous motivait à révéler certains détails de notre vie personnelle et de notre façon de protéger notre vie privée et celle des membres de notre entourage.

Plus récemment, nous avons réalisé un sondage auprès d’un millier de Canadiennes et de Canadiens pour en savoir plus sur le type de renseignements que ceux-ci considèrent comme faisant partie de la sphère privée, et ce en ligne et hors ligne. La moitié des répondants ont admis partager davantage de renseignements personnels aujourd’hui comparativement à ce qu’ils faisaient il y a cinq ans. Le sondage a également démontré que la majorité des répondants limitaient l’accès à leurs renseignements personnels en ligne et demandaient la permission avant de partager les renseignements personnels d’autrui ou s’abstenaient tout simplement de le faire. Toutefois, un nombre comparable de répondants ont dit afficher leur vrai nom et renseignements personnels en ligne et ont affirmé qu’ils ne demandaient pas aux autres de s’abstenir de diffuser ces renseignements. Nous utiliserons les résultats de ce sondage dans le cadre de nos futurs travaux dans ce domaine.

Un nombre croissant de chercheurs et de penseurs ont engagé un dialogue au sujet des notions fluctuantes d’espaces public et privé et des répercussions du partage de l’information. En juin, par exemple, le Berkman Centre for Internet and Society de l’Université Harvard a organisé un symposium sur les notions d’espaces privé et public dans le monde en ligne. Les discussions ont porté sur les sujets suivants : le design comme facteur de changement, les nouveaux médias en tant que nouvelles places publiques et la manière dont les interfaces nous incitent à révéler, sciemment ou non, certains détails relatifs à notre vie privée. Enfin, on a souligné que le design rendait plus visible la ligne séparant le privé et le public et plus évidentes les conséquences de l’affichage de renseignements personnels. Le design était également le thème de notre conférence d’avril, où Adam Greenfield et Aza Raskin ont discuté de l’intégration de la protection de la vie privée dans la conception des appareils personnels tels que les téléphones intelligents, qui font désormais partie de notre vie quotidienne.

Nous espérons que nos travaux sur ce qui incite les personnes à afficher leurs renseignements personnels en ligne nous amèneront à trouver des moyens grâce auxquels la vie privée pourra se tailler définitivement une place dans le monde virtuel.

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