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Les courtiers vous surveillent

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Avez-vous déjà fait une recherche en ligne sur vous-même pour finir par constater que des entreprises dont vous n'avez jamais entendu parler connaissent votre nom? Où ont-elles obtenu vos renseignements et comment s'en servent-elles?

Les courtiers en données ont fait l'objet d’un article d'une série sur la protection de la vie privée en ligne parue dans le Wall Street Journal sous le titre « What they Know » (« Ce qu'ils savent ». Les courtiers en données puisent des renseignements personnels dans diverses sources telles que les registres publics, des listes d'inscriptions téléphoniques, des cartes d'enregistrement de produit et, notamment, les sites Web de réseautage social et les blogues. Ils compilent ensuite les données pour créer des profils et les vendre — à des entreprises de marketing, à des particuliers qui effectuent une recherche via des sites Web qui offrent un service pour « Trouver une personne », à des collecteurs de fonds...

Par le passé, les courtiers en données se fiaient principalement à des organisations — détaillants, services d'abonnements, centres de traitement des paiements, organisations caritatives — qui communiquaient les renseignements personnels sur leur clientèle en vendant ou en louant leurs listes de clients. En général, ces listes comprenaient les noms et les coordonnées ainsi que des caractéristiques comme le revenu, le groupe d'âge, le nombre d'enfants, l'historique d'achats et les intérêts. Les courtiers en données associaient ces listes à des informations provenant d'autres sources, comme des sondages et des données de recensement, afin de générer des listes spécialisées qu'ils vendaient à des mercaticiens.

Maintenant que nous passons davantage de temps dans le monde numérique, les courtiers en données sont capables de puiser dans de nouvelles sources de données très riches. On conserve en ligne de grandes quantités de renseignements sur les clients. Les dossiers publics, comme les décisions des tribunaux, ne sont plus classés dans de vieilles filières poussiéreuses — n'importe qui peut y accéder d'un clic de souris. Nos activités en ligne — où nous surfons, ce que nous faisons — sont suivies et consignées.

Ensuite, il y a les renseignements que nous affichons de plein gré sur les sites de réseautage social, les blogues, les clavardoirs et autres médias sociaux. Les courtiers en données avancent que ces renseignements relèvent du domaine public et, par conséquent, qu'on peut les recueillir librement. Les défenseurs de la protection de la vie privée font valoir qu'associer les données à d'autres informations ou les utiliser à d'autres fins exposent les personnes d'une manière imprévue et ce, sans leur consentement. Pourquoi les Canadiennes et Canadiens choisissent-ils de communiquer des renseignements personnels en ligne? « Ni connu, ni vu », voilà une réponse que nous entendons souvent au CPVP. « Je ne suis pas une célébrité, pourquoi s'intéresserait-on à ce que j'affiche? » Les courtiers en données s'y intéressent, parce qu'ils génèrent des revenus grâce à la collecte et la vente de vos renseignements.

Nous commençons à peine à saisir les implications de voir une si grande quantité de nos renseignements personnels planer dans l'éther. Les pratiques de l'industrie ne sont pas transparentes et la personne moyenne connaît peu de choses sur les entreprises qui recueillent régulièrement les renseignements en ligne. Nous avons examiné des rapports au sujet de renseignements recueillis dans des blogues et des clavardoirs afin de déterminer la solvabilité d'une personne. Le saurions-nous, si cela nous arrivait? Et saurions-nous comment y mettre un frein?

Bon nombre de ces entreprises sont basées aux États-Unis, où les consommateurs doivent manœuvrer au sein d'un ensemble de lois et de règlements disparates en vue, pour certains, d'être en mesure de se retirer des listes de suivi ou de voir leurs renseignements retirés des bases de données des courtiers. Au Canada, nous sommes plus chanceux. La loi canadienne sur la protection des renseignements personnels qui régit le secteur privé accorde aux personnes le droit de voir les renseignements que les courtiers en données possèdent à leur sujet, de demander qu'on corrige les renseignements inexacts ou qu'on supprime les renseignements. La seule exception concerne les coordonnées qui figurent dans un annuaire public, comme un annuaire téléphonique. Les entreprises américaines qui opèrent au Canada sont assujetties à notre loi en matière de protection de la vie privée. Si, après avoir communiqué avec un courtier en données, vous n'êtes pas satisfait de leur réponse, vous pouvez déposer une plainte auprès du Commissariat.

Vous pouvez également essayer de limiter les informations que vous fournissez sur une base volontaire. Soyez plus sélectif par rapport à ce que vous affichez en ligne, réglez les paramètres de confidentialité aux modes les plus stricts et réfléchissez-y à deux fois avant de répondre à un questionnaire sur la satisfaction du client ou de remplir un bon de garantie. Soyez vigilants et avisez-nous lorsque certaines pratiques suscitent des preoccupations.

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