Un récent rapport intitulé Recherche sur la vie privée et l’utilisation de l’information géospatiale explore la mesure dans laquelle la population canadienne est consciente de l’utilisation des données de localisation (ou données géospatiales) et ses préoccupations en matière de protection de la vie privée lors de l’échange de renseignements personnels de localisation.
Le projet de recherche portait sur les préoccupations des Canadiennes et des Canadiens par rapport à la protection de leurs renseignements personnels en général, l’accueil qu’ils réservent à l’échange de renseignements personnels de localisation, leur connaissance et leur utilisation des dispositifs de suivi de l’emplacement, comme les systèmes de localisation GPS, ainsi que sur le sentiment d’aise à l’égard des outils de cartographie en ligne, et de l’utilisation de ces derniers.
Le rapport a été commandé par Ressources naturelles Canada par le truchement du programme Géoconnexions. En voici les grandes lignes…
L’étude a révélé que les répondants comprenaient peu la nature des « données géospatiales »; ils avaient de la difficulté à définir des termes tels que « information géoréférencée » ou « renseignements personnels de localisation ».
En règle générale, les répondants se préoccupent de la protection de leurs renseignements personnels (plus de 80 % affirment être « préoccupés » ou « très préoccupés »).
En ce qui a trait à l’échange de renseignements personnels liés à l’emplacement, le niveau de satisfaction dépend principalement de la possibilité d’exercer un contrôle sur les échanges de renseignements et des fins de ces échanges. Les personnes interrogées se disaient plus à l’aise si elles disposaient d’un grand contrôle sur la communication de leurs renseignements et si les raisons de l’échange de leurs renseignements personnels de localisation concernaient le bien collectif, comme le renforcement de la sécurité publique ou l’amélioration des soins de santé.
Qu’est-ce qui met les Canadiennes et les Canadiens mal à l’aise? Ne pas avoir de contrôle sur l’échange de leurs renseignements personnels géoréférencés où lorsque ces mêmes renseignements sont utilisés à des fins économiques ou de marketing ciblé.
Le gouvernement jouit d’un certain soutien pour son rôle dans la réglementation de l’information géospatiale. Par exemple, en ce qui a trait aux déplacements en temps réel d’une personne, 68 % des répondants ont jugé important que le gouvernement du Canada réglemente la collecte et la communication des renseignements personnels géoréférencés. La plupart des répondants (74 %) ont jugé important que le gouvernement du Canada réglemente les images de résidences privées qui apparaissent sur les outils de cartographie en ligne.
À qui les Canadiennes et les Canadiens font-ils confiance pour le traitement de leurs renseignements personnels géoréférencés? Le plus haut niveau de confiance a été accordé aux établissements médicaux (58 %), suivi des gouvernements provinciaux et fédéral (46%). Il est intéressant de noter que les gouvernements provinciaux et fédéral inspirent une plus grande confiance que les gouvernements municipaux (35 %); les tenants du réseau intelligent risquent d’avoir du pain sur la planche.
Et à qui fait-on le moins confiance? Aux sites de réseautage social (6%). C’est plutôt curieux compte tenu de la quantité de renseignements personnels qu’on dévoile volontiers sur ces sites (y compris de plus en plus de renseignements personnels géoréférencés).
La recherche a été complétée à un moment charnière, juste avant l’arrivée de Google Street View au Canada. Avec Street View et l’apparition d’un nombre croissant de nouveaux services novateurs et utilitaires basés sur la localisation — comme ceux qui permettent de retrouver des amis, de faire des recherches dans une région ou qui offrent des guide de restaurants —, il sera intéressant de voir si la protection des renseignements géospatiaux deviendra un enjeu majeur auprès de la population canadienne.