Aujourd’hui, j’ai passé la journée dans l’auditoire à la Computers Freedom & Privacy Conference de 2009 (wiki, fil Twitter, blogue, diffusion ustream en direct). J’ai entendu plusieurs conférenciers tenter de discuter de la manière dont la protection de la vie privée est liée à des concepts comme la sécurité nationale, la surveillance, la sécurité des renseignements et les applications du Web 2.0. Au cœur de chaque discussion : un débat continu (sans fin?). La protection de la vie privée se fait-elle au détriment d’un autre élément X?
Effectivement, devrons-nous sacrifier une partie de l’impact, de l’efficacité ou des gains positifs des innovations du Web 2.0 (pour ne citer qu’un exemple) afin de conserver les protections contemporaines de la vie privée?
Certains défenseurs du Web 2.0 se demandent si les défenseurs de la vie privée (comme nous) représentent réellement les besoins et les souhaits des utilisateurs quand nous militons en faveur de la protection de la vie privée et de régimes stricts de protection des données.
Peter Swire, professeur à la Ohio State University et ancien responsable de la protection de la vie privée sous Clinton, n’a pas mâché ses mots aujourd’hui quand il a affirmé que
« les tenants du Web 2.0 s’opposent aux tenants de la vie privée […] contrairement aux personnes qui participent à cette conférence, ils ne voient pas que la vie privée est un principe fondamental ou moral » [traduction].
C’est que le mouvement du Web 2.0 favorise une distribution plus vaste et plus importante de l’information. L’accès à davantage d’information donne davantage de pouvoir. On tient pour acquis qu’une société plus ouverte et plus communicative (en particulier, les gouvernements) amènera un gouvernement plus représentatif et une participation plus active à la démocratie (si seulement pour les enjeux particulièrement importants aux yeux d’électeurs individuels).
Les défenseurs de la vie privée, quant à eux, affirment depuis longtemps que le meilleur moyen de protéger les données et la vie privée est de restreindre l’accès aux données. Il ne s’agit pas nécessairement de mettre un gros cadenas sur chaque élément d’information, mais certainement de s’assurer que chaque personne à l’œil sur le cadenas qui protège ses propres renseignements.
Lors d’une autre plénière, Bruce Schneier, commentateur réputé au sujet de la sécurité, faisait remarquer que « dans le nouveau monde, il y aura davantage d’information, mais celle-ci ne sera pas équitable. » [traduction] Il a établi une distinction entre ceux qui ont l’obligation de communiquer des données ou des renseignements personnels : le gouvernement ou le citoyen.
« […] les lois sur la transparence du gouvernement mettent à exécution la liberté […] exécuter de force le principe de la transparence met à exécution le contrôle […] »
Les lois d’ouverture pourraient rendre le gouvernement plus responsable de ses actions. Une collecte accrue des renseignements au sujet des personnes, que ce soit par la surveillance, l’interception, l’interrogation ou tout simplement par l’intensification des exigences d’identification, pourraient mener à davantage de restrictions sur la manière dont une personne vit sa vie.
Y a-t-il une raison de craindre qu’une société généralement ouverte, fondée sur l’énergie et l’optimisme d’innovateurs comme les développeurs du Web 2.0, pourrait produire un environnement où les personnes sont davantage menacées, peut-être par le suivi, la surveillance et le contrôle?
Comme je l’ai mentionné, il s’agit là de débats qui durent depuis longtemps. Bruce Schneier a inclus une dose de réalité à ses commentaires :
« les données sont le problème de pollution de l’ère de l’information […] aujourd’hui, nous pensons à l’ère industrielle et nous nous demandons comment ils pouvaient bien vivre avec toute cette pollution… » [traduction]