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La journée Freedom Not Fear

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Le 11 octobre dernier, dans 22 villes d’Europe, les citoyennes et les citoyens ont manifesté pour exprimer leurs préoccupations concernant ce qu’ils perçoivent comme une augmentation des sociétés de surveillance créées par les gouvernements. Le 11 octobre était la journée Freedom Not Fear – « La liberté, pas la peur » – organisée par le Groupe de travail allemand sur la conservation des données.
Rien qu’à Berlin, plus de 15 000 manifestants se sont rassemblés dans le cadre d’un rallye qui a pris fin à la Porte de Brandebourg (les organisateurs prétendent que 15 000 est le nombre à la baisse avancé par les autorités, et que le nombre réel serait plus près de 50 000). Des actions pacifiques et créatives ont eu lieu partout en Europe, y compris des performances artistiques à Vienne, des lectures publiques à Rome et, à Londres, un collage réalisé à partir de photos provenant d’équipement et de tactiques de surveillance en cours au Royaume-Uni.

Voici un extrait tiré du site Web du Groupe de travail allemand sur la protection des données :

« La surveillance-mania se propage à grands pas. Les gouvernements et les multinationales enregistrent, surveillent et contrôlent nos faits et gestes de manière toujours plus systématique. Quoi que nous fassions, quoi que nous disions ou à qui nous téléphonions, où que nous allions, quels que soient nos amis, ou nos centres d’intérêts, ou les groupes auxquels nous appartenons, le gouvernement « big brother » et les entreprises « little brothers » en savent de plus en plus sur nous. Les atteintes à la vie privée et à la confidentialité qui en résultent remettent en cause la liberté de religion, la liberté d’expression, mais aussi le secret professionnel des médecins, des services sociaux, des avocats et des journalistes.

L’agenda des multiples réformes du secteur de la sécurité révèle la convergence de la police, des agences de renseignement et du militaire, menaçant de faire disparaitre la séparation et l’équilibre des pouvoirs. Utilisant des méthodes de surveillance de masse, la coopération sans frontières des militaires, des services de renseignement et des autorités policières mène tout droit à de nouvelles frontières et de nouveaux murs, construisant ainsi de véritables forteresses en Europe et sur d’autres continents, visant directement les réfugiés, les gens « différents » mais également les militants et activistes politiques, les pauvres et les déshérités, ou encore les supporters sportifs.

Se sentant constamment épiés et surveillés, les gens ne peuvent plus défendre librement leurs droits ni lutter pour une société plus juste. La surveillance massive devient une menace pour l’avenir de nos sociétés libres et démocratiques. Elle met également en danger le travail et l’engagement des associations civiles.

De plus, la surveillance, la méfiance et la peur transforment progressivement notre société en un troupeau de consommateurs qui n’auraient « rien à cacher » dans une vaine illusion de sécurité totale ? Ils devraient être prêts à abandonner leurs libertés. Nous ne voulons pas d’une telle société !

Nous pensons que le respect de la vie privée est une part essentielle de la dignité humaine. Une société libre et ouverte ne peut exister sans une communication et des espaces inconditionnellement privés. »

Aux États-Unis, la journée « la liberté, pas la peur » a été appuyée par plusieurs ONG, dont le Electronic Frontier Foundation (EFF) et le Electronic Privacy Information Center (EPIC). Ces dernières ont émis conjointement un communiqué exhortant de mettre fin aux listes de surveillances et aux programmes de profilage des données qui ne se conforment pas à la Privacy Act du gouvernement fédéral, d’élaborer des lois détaillées sur la protection des données et d’abroger la USA PATRIOT Act.

Mais la journée « la liberté, pas la peur » a été nettement plus contenue aux États-Unis. Si l’EPIC, l’EFF et IP Justice ont appuyé l’événement et fait une déclaration à cet effet, il semble qu’aucune activité n’ait été prévue pour commémorer la journée « la liberté, pas la peur » à Washington DC. On note aussi une retenue dans les activités au Canada : le site Web officiel indique qu’un spectacle de lumières était prévu à l’hôtel de ville de Toronto, mais on ne trouve aucune information sur les organisateurs ou le déroulement de l’événement.

Bien entendu, la journée « la liberté, pas la peur » est née à Berlin; si cette journée mondiale pour l’action semble s’être ancrée dans d’autres capitales européennes, il est intéressant de noter que l’Amérique du Nord, elle, paraît s’opposer avec réticence à la notion de « mise en scène de la sécurité ».

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