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Comment les Jeux Olympiques résultent en une surveillance accrue

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Les Canadiennes et les Canadiens se font souvent servir l’argument voulant qu’une augmentation de la surveillance vidéo est nécessaire pour garantir leur sécurité personnelle ou pour faire échec au vandalisme, aux imprudences au volant et aux crimes avec violence dans leur quartier, leur collectivité ou leur ville. Une fois qu’une nouvelle technique ou technologie de surveillance est mise en oeuvre, il devient difficile de la faire désactiver – et pour nous, en tant que membres de la société, voilà un autre moment privé de perdu.

Les défenseurs de la protection de la vie privée se méfient particulièrement de cet envahissement graduel, qui survient lorsqu’un État obsédé par la sécurité s’érige autour de nous, une composante à la fois, chaque composante présentée comme une parade apparemment logique et raisonnable à une menace véritable à la sécurité des biens ou des personnes. Après tout, est-ce que ça vous dérange de voir des caméras vidéos dans les dépanneurs, dans les hôtels de ville ou sur l’autobus? Ces endroits n’étaient pourtant pas surveillés il y a dix, quinze ou même vingt ans.

Les gouvernements profitent généralement des occasions offertes par des événements de grande envergure, comme les Jeux olympiques ou les rencontres de chefs de gouvernement, pour mettre en œuvre de nouvelles techniques ou technologies de surveillance. Ce fut le cas à Athènes, où un imposant réseau de caméras de télévision en circuit fermé a été installé en prévision des Jeux olympiques de 2004.

Comme il fallait s’y attendre, une fois que les Jeux olympiques ont pris fin, les services de police locaux ont voulu utiliser le réseau de télévision en circuit fermé pour surveiller les activités des citoyens, y compris les manifestations tenues dans la ville. Le responsable de l’autorité de protection des données de la Grèce a fini par quitter son poste en novembre 2007, après avoir perdu sa lutte en faveur d’un usage approprié du réseau.

Au moment où le Canada se prépare à tenir les Jeux olympiques d’hiver de 2010 en Colombie Britannique, les défenseurs du droit à la vie privée fourbissent leurs armes pour un débat sur l’importance de la surveillance publique qui sera nécessaire pour assurer la sécurité du public. Le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de la Colombie Britannique a parlé de limiter l’utilisation de la télévision en circuit fermé pour la surveillance publique par le passé et, en mars 2006, le Commissariat avait émis des Lignes directrices concernant le recours, par les forces policières et les autorités chargées de l’application de la loi, à la surveillance vidéo dans les lieux publics.

La volonté d’installer des systèmes de surveillance à grande échelle repose souvent sur deux arguments : les systèmes protègent les biens et les personnes, et les Canadiennes et les Canadiens ne devraient pas s’attendre à ce que leur vie privée soit protégée dans les lieux publics. Le premier argument ne reçoit guère de soutien – particulièrement dans le cas du vaste réseau de télévision en circuit fermé installé au Royaume-Uni – et le second est totalement faux.

Nous avons décidé de commander des études sur l’effet du perfectionnement des techniques et technologies de surveillance publique sur les Canadiennes et les Canadiens, individuellement et en tant que société. En premier lieu, l’Université Queen’s examinera la prolifération des caméras de surveillance au Canada et rendra compte des tendances en matière de recours à la surveillance des lieux publics – même si nous semblons voir de plus en plus de tentatives d’élargir les réseaux de surveillance. De plus, l’Université de l’Alberta examinera la question de savoir si les considérations liées à la protection de la vie privée sont prises en compte comme il se doit dans les préparatifs des Jeux olympiques de 2010.

Comme il en va pour toutes les recherches que nous commandons, les résultats seront publiés au début de l’an prochain, et nous espérons qu’ils contribueront à alimenter un important débat public sur l’incidence des mesures de sécurité et de surveillance proposées pour les Jeux de 2010 sur la vie des résidents de la Colombie-Britannique – et de toutes les régions du Canada.

Entre-temps, nous continuerons d’examiner les plans relatifs à la surveillance et aux autres mesures de sécurité des Jeux Olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver avec la GRC et les autres secteurs du gouvernement du Canada.

(photo: Art of the State)

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