Plusieurs universités canadiennes, dont les universités Queen’s et Victoria, ont récemment lancé une étude multidisciplinaire sur les répercussions sociologiques et culturelles de la surveillance. Le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada a octroyé 2,5 millions de dollars au projet The New Transparency: Surveillance and Social Sorting (« La nouvelle transparence : surveillance et classification sociale »).
Nous savons tous que la surveillance fait partie de notre quotidien. Notre dépendance à l’informatique, la vaste portée des échanges de renseignements personnels entre personnes et institutions et les préoccupations croissantes qu’entretiennent les gouvernements pour les questions de sécurité font en sorte que nous sommes tous des candidats potentiels pour la surveillance, peu importe la forme qu’elle prend — sur la rue, au travail, dans les loisirs ou même à la maison.
Le projet Nouvelle transparence a fixé une série d’objectifs audacieux — de rendre « visibles l’identité des personnes, le fonctionnement des institutions et la circulation des renseignements qui n’ont jamais été vus auparavant » — en recourant à la surveillance pour recueillir ces données. Le projet se penchera sur « trois questions d’importance vitale » :
1) Quels facteurs contribuent à l’augmentation généralisée de la surveillance à titre de technologie de gouvernance dans les sociétés modernes?
2) Quels principes fondamentaux, infrastructures technologiques et cadres institutionnels sous-tendent la pratique de la surveillance?
3) Quelles sont les conséquences sociales d’une telle surveillance pour les institutions et les populations?
Au cours de la dernière semaine, le gouvernement a annoncé un investissement de plus de 60 millions de dollars pour les nouveaux locaux du Centre de la sécurité des télécommunications — le principal organisme national de surveillance électronique. Sur le plan pragmatique, de plus en plus de corps policiers sont en faveur de la prolifération de la vidéosurveillance, que ce soit pour accroître la sécurité dans les parcs locaux, assurer la sécurité des employés des transports ou dans le cadre des préparatifs des Jeux olympiques de Vancouver.
Comme société, nous devons systématiquement remettre en question toute demande d’augmentation de la surveillance. Le CPVP a élaboré des lignes directrices visant l’imposition de la vidéosurveillance par les organismes chargés de l’application de la loi : voilà d’autres questions qui valent la peine d’être posées lorsqu’une organisation suggère de nous observer plus scrupuleusement à la loupe.