« Dans notre métier, on dit souvent que la vie privée et la sécurité jouent un jeu à somme nulle. [traduction] »
On attribue cette citation à Ed Giorgio, ancien décrypteur en chef à la National Security Agency, maintenant consultant en sécurité qui travaille à un projet du gouvernement américain visant à surveiller de près tout le trafic sur Internet afin de protéger l’architecture d’information gouvernementale contre des attaques (disponible seulement en anglais).
Beaucoup d’autres spécialistes en matière de sécurité affirment eux aussi que la vie privée et la sécurité sont des pôles opposés : pour avoir l’un, il faut renoncer à l’autre.
Toutefois, ce point de vue ne tient pas compte de la nature complémentaire de ces deux concepts. Comme le fait remarquer Bruce Schneier, gourou de la sécurité : « La vie privée fait partie de nos mesures de sécurité contre l’abus de la part du gouvernement. [traduction] »
Pire encore, en entretenant ce mythe, on force les gens à prendre parti. Selon cette logique, par exemple, si vous voulez protéger l’architecture d’information de votre pays contre une attaque cinglante, vous ne devriez pas vous offusquer si vos recherches sur Google et vos courriels personnels sont dépouillés. L’autre versant de ce raisonnement laisse supposer que les défenseurs de la vie privée et des libertés civiles ne prennent pas au sérieux les enjeux de sécurité nationale ou, au pire, qu’ils sont des traîtres.
Il semble que l’approche la plus sensée est de reconnaître que la vie privée et la sécurité peuvent facilement coexister et que les gouvernements peuvent élaborer des politiques qui respectent et protègent la vie privée de leurs citoyens tout en assurant la sécurité nationale contre des attaques potentielles.