Aujourd’hui, nous vous présentons un extrait d’un récent billet de blogue de la part d’Alison Black, intitulé « Respecter la vie privée numérique».
« [Traduction] Nous sommes peut-être tous sur le point d’avoir des expériences sérieusement déplaisantes avec les outils dont nous nous servons sur le Web. Des commentateurs ont laissé entendre que l’affaire Facebook Beacon n’était que la pointe de l’iceberg. Mais quand même, faisant fi du rationnel, la plupart d’entre nous naviguons gaiement, prenant part — et prenant plaisir — aux expériences sur le Web.
S’immiscer dans la prise de décision des personnes, pour les encourager à prendre des précautions avant de prendre des engagements, pourrait s’avérer extrêmement difficile (même en ce qui concerne des dangers reconnus comme la cigarette et l’alcool, les éducateurs en matière de santé ont du mal à se faire entendre). Mais en tenant pour acquis que de nombreuses personnes continueront à agir en êtres humains et, par conséquent, à agir de manière imprudente, les entreprises auront l’occasion de s’engager publiquement à traiter les données de manière responsable. Cela pourrait limiter leurs ardeurs en ce qui concerne l’échange de données à l’avenir, mais à mesure que des entreprises s’engagent à respecter des normes rigoureuses, celles qui ne le feront pas seront isolées. Peut-être que ce contraste attirera l’attention des gens juste assez pour qu’ils se demandent « peu importe ce qu’ils m’offrent en retour, est-ce que je veux vraiment leur donner mes renseignements personnels? »
Danah Boyd est d’avis que de nombreux utilisateurs en ligne, notamment les plus jeunes, ne posent pas ce genre de questions. À la lumière de la levée de boucliers contre Facebook Beacon, elle fait remarquer:
« [Traduction] Dans chaque incident, Facebook a repoussé les limites de la vie privée un peu plus loin et, quand la levée populaire s’est fait sentir, il s’est retranché juste assez pour que les gens se sentent plus confortables. En d’autres mots, c’est du développement de logiciels en pente glissante. Étant donné ce que j’ai appris en interviewant des adolescents et des étudiants du postsecondaire au fil des ans, ces derniers n’ont *aucune* idée que ces changements sont en cours (à moins qu’un problème ne survienne). La plupart d’entre eux ne se rendent même pas compte qu’en s’ajoutant à un réseau géographique, ils sont visibles par des milliers de personnes, voire des millions. Ils ne savent pas comment régler les paramètres de sécurité et ne comprennent pas les conséquences. En d’autres mots, TOUT est dans les paramètres par défaut. »