Marie Shroff, commissaire à la protection de la vie privée de la Nouvelle-Zélande, a récemment prononcé une allocution sur les défis grandissants que les défenseurs de la vie privée, ainsi que le grand public, doivent relever face aux innovations technologiques qui menacent d’éroder nos protections personnelles.
« Qu’est-ce que j’entends par « pollution de la vie privée« »? C’est une idée qui s’apparente, selon moi, à celle de la pollution atmosphérique où de petites particules de contaminants s’agglutinent pour former des nappes de brouillard. En soi, les particules – suie ou fumée – sont plutôt inoffensives, mais leurs effets combinés peuvent être dévastateurs. Comme les contaminants environnementaux, les atteintes à la vie privée peuvent être sérieuses, voire criminelles, ou simplement ennuyeuses. Le point le plus important tient en cela que ces atteintes ennuyeuses s’accumulent. Bien sûr, il n’est pas trop grave de recevoir un pourriel de plus ou un autre appel de sollicitation téléphonique, mais chaque semaine, la plupart d’entre nous recevons bon nombre d’appels téléphoniques, de lettres et de courriels que nous n’avons ni sollicités ni désirés. Toutes ces minuscules mais insidieuses atteintes à notre vie privée ont une incidence : elles modifient notre comportement. Ensemble, elles envahissent notre espace privé, elles influencent nos pensées et nos choix, et elles gagnent subtilement du terrain. Nous devons nous efforcer non seulement de trouver un moyen de limiter leur incidence sur chacun d’entre nous, mais également de nous réserver des espaces dans lesquels nous pouvons être entièrement libres. »
Traduction d’un extrait de discours donné par Marie Shroff, commissaire à la protection de la vie privée de la Nouvelle-Zélande, lors du forum sur la vie privée et la technologie au XXIe siècle, tenu à Wellington.