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Note : Les projets ci-dessous ont été menés de façon indépendante, et les sommaires ont été fournis par les responsables des projets. Veuillez noter que les opinions exprimées dans les rapports de projet et les sommaires sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions des organismes de financement.

Allocution d’ouverture

Mme Valerie Steeves, professeure agrégée, Département de criminologie, Université d’Ottawa
Le projet « eGirls »
Projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines

L'arrivée de la communication en réseau a été saluée par des universitaires de renom comme une occasion pour les filles d'accéder à la sphère publique et de faire avancer l'égalité entre les sexes. À l'époque, les filles semblaient être exposées au harcèlement et à d'autres formes de préjudices en raison du flou entourant les limites des sphères privée et publique en ligne. Les décideurs ont réagi à la situation en soumettant les activités en ligne des jeunes femmes à une surveillance accrue afin de protéger ces dernières des dangers qui les menaçaient, et ce, en mettant l'accent sur le comportement individuel des filles sans s'interroger de manière critique sur le contexte social et commercial plus vaste de leurs activités. Notre projet vise à mettre en évidence la manière dont certains universitaires de renom et décideurs parlent des filles dans le contexte de la technologie et à demander aux filles si leur discours reflète leurs expériences concrètes sur les sites de réseautage social.

Nos premières données indiquent que les filles considèrent que les sites de réseautage social sont des espaces hautement sexués où elles sont confrontées aux stéréotypes médiatiques. Cette confrontation est intimement liée à leur personnalité publique et à la vie privée, étant donné que les filles se servent de leur visibilité en ligne afin de livrer une performance en ligne dans un milieu compétitif aux hautement variables en ce qui concerne leurs comportements.

Les filles négocient également avec la nature commerciale des sites de réseautage social et les types d'identité permis par cette commercialisation; et elles le font de manières intéressantes, reflétant une manipulation hautement nuancée et habile de la personnalité publique. Simultanément, les filles reconnaissent qu'elles assument un lourd fardeau dans la gestion de leurs relations en ligne et qu'elles sont tenues d'adopter une norme de comportement plus élevée que leurs pairs masculins.

Groupe de discussion 1 : La transformation du paysage pour les jeunes

Mme Jane Tallim, Réseau Éducation‑Médias
Jeunes Canadiens dans un monde branché – Phase III
Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Le Réseau Éducation-Médias (REM) a lancé en 2011-2012 la troisième phase de son étude en cours intitulée Jeunes Canadiens dans un monde branché (JCMB). L’étape de la recherche qualitative est un élément essentiel du projet puisqu’elle établit les fondements et l’orientation nécessaires à l’élaboration des instruments de recherche quantitatifs qui seront utilisés en classe. JCMB est l’étude la plus complète et la plus vaste sur l’utilisation d’Internet par les enfants et les jeunes au Canada. Le projet de recherche lancé en 2000 étudie les comportements, les attitudes et les opinions des enfants et des jeunes Canadiennes et Canadiens concernant leur utilisation d’Internet. Il s’est déroulé en deux étapes allant respectivement de 2000 à 2001 et de 2004 à 2005. Grâce à cette recherche, le REM a recueilli une énorme quantité d’information et de données sur les répercussions des activités et des comportements en ligne des jeunes Canadiennes et Canadiens sur la vie privée. La recherche a démontré l’importance de l’éducation, qui est un élément clé pour aider les jeunes à prendre des décisions avisées et éclairées en ligne.

Le REM a lancé la phase III de JCMB par le biais des activités suivantes : réaliser une analyse documentaire des recherches actuelles; former un comité consultatif composé de chercheurs clés en milieu universitaire et de partenaires du projet; élaborer des guides d’entrevue et des documents d’appui destinés aux entrevues avec les enseignants et aux groupes de discussion réunissant des parents et des jeunes; collaborer avec l’Université d’Ottawa pour obtenir l’approbation de son comité d’éthique de la recherche; effectuer dix entrevues d’une heure avec des enseignants du Canada; compiler et coder les données tirées des entrevues avec les enseignants et préparer une analyse préliminaire. Le REM a reçu des fonds du Programme des contributions du CPVP en 2011 2012 pour terminer la recherche qualitative.

Mme Sara Grimes, professeure adjointe à la Faculté d’information de l’Université de Toronto[en anglais seulement]
La déconstruction du cyberenfant : jeux d’enfants en ligne à la convergence de la politique, de la technologie et des industries culturelles
Projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines

Le projet Deconstructing The Cyberchild (Déconstruire le cyber-enfant) visait à révéler quelques-unes des façons dont les jeux, les loisirs et l'interaction sociale des enfants sont activés, réglementés et adoptés à l’intérieur des nouveaux forums en ligne. Le projet comprenait une étude de cas par analyse comparative approfondie de six jeux commerciaux sur le thème des mondes virtuels (MMOG) destinés aux enfants de moins de 13 ans, et incluait un examen des contrats et des politiques de confidentialité de leurs « conditions d'utilisation » (ou « conditions de service »).

Les résultats indiquent que les conditions d'utilisation et les politiques de confidentialité permettent de mieux comprendre la conception et la gestion des espaces de jeux pour enfants, car ces documents articulent un ensemble particulier de « règles du jeu » socialement et politiquement intégrées, par lesquelles les propriétaires des mondes tentent de définir la vie privée des joueurs d'une manière qui permette de passer sous silence les pratiques sous-jacentes de collecte de données et d’exigences réglementaires. La pratique très répandue qui vise à présenter la conformité aux exigences réglementaires des renseignements personnels de l'entreprise comme un mécanisme « de protection » à valeur ajoutée constitue un exemple clé de cette tendance. En mettant en relief les moyens par lesquels ces documents fonctionnent autant comme des « énoncés de position » sur les questions et les débats réglementaires que de contrats quasi juridiques, l'étude démontre que, lorsqu'on les considère avec d'autres éléments de la conception, du contenu et de la commercialisation, l'analyse critique des conditions d'utilisation et des politiques de confidentialité soulève un certain nombre d'implications importantes en matière de politiques, ainsi que de nouvelles questions sur la meilleure façon de promouvoir et de protéger les droits à la protection des renseignements personnels en ligne des enfants.

Les constatations et les conclusions sont appuyées par une étude antérieure menée sur des documents comparables trouvés dans les jeux en ligne pour enfants, de même que de nouvelles données issues de la recherche actuelle de la chercheuse sur les jeux de créativité en réseau et les outils destinés aux enfants de la même tranche d'âge (6 à 12 ans).

M. John Lawford, avocat, Centre pour la défense de l’intérêt public[en anglais seulement]
La petite vie des données?  Banques de données, enfants et profilage
Projet financé par Industrie Canada

Cet article passe en revue les risques à la vie privée qui menacent les enfants lorsque des entités commerciales commencent à les cibler par le biais de leurs renseignements personnels sur Internet. Les sites pour enfants exposent en très grande majorité leurs renseignements personnels sans leur consentement éclairé, ou celui d'un parent ou d’un tuteur, sous le couvert d’adhérer aux sites Web, ou d’en profiter, qui sont conçus comme des aires de jeux en ligne.

Cet article se base sur une étude qualitative réalisée avec de jeunes bénévoles âgés de 11 à 17 ans dans un environnement de laboratoire informatique contrôlé, à Toronto, au Canada, dans lequel ils ont été autorisés à se livrer à n’importe quelle activité sur Internet. Ce comportement a été surveillé et suivi (conformément à une divulgation complète et à une éthique de recherche appropriée). Les participants ont également été questionnés par un modérateur dans un débat sur les renseignements personnels en ligne par rapport à leur utilisation de l'ordinateur.

L’auteur de l’article parvient à la conclusion que l’actuel cadre législatif sur la protection des renseignements personnels au Canada et les effets importants des lois restreintes sur la confidentialité aux États-Unis (où la plupart des sites sont basés ou prennent leurs normes de confidentialité) sont insuffisants pour protéger les renseignements personnels en ligne des enfants à un niveau jugé acceptable. En conséquence, ce rapport recommande que la Loi sur la protection des renseignements personnels du Canada, et surtout la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), soient modifiées pour ajouter des règles spécifiques en ce qui concerne la protection des renseignements personnels des enfants.

Groupe de discussion 2 : Comment rejoindre des populations diverses

Mme Linda Girard, directrice générale, Association sur l’accès et la protection de l’information (AAPI)
Portail Internet sur la protection de la vie privée et La trousse d’enseignement et d’apprentissage pour les enseignants et les élèves
Projets financés par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Dans le cadre du projet intitulé « Portail Internet », l’AAPI a développé une boîte à outils personnelle qui vise à atteindre les « profanes » (p. ex. jeunes adolescents, parents, les personnes âgées) de la protection des renseignements personnels pour leur donner de l’information pratique sur le sujet et les conscientiser à la protection de la vie privée. L'AAPI a ensuite développé un portail Internet interactif sur lequel est diffusé du matériel d'information adapté à la clientèle ciblée par le projet.  De cette manière, la boîte à outils personnelle de l’AAPI s'est rapprochée des personnes habituellement peu sensibilisées aux enjeux de la protection des renseignements personnels et de la vie privée. Le portail Internet de la « Boîte à outils personnelle » permet un accès tout à fait gratuit aux divers outils en les présentant et les répertoriant de différentes façons.

Dans le cadre du projet visant à créer une trousse d’enseignement et d’apprentissage, l’AAPI avait pour objectif de sensibiliser les étudiants du premier cycle de niveau secondaire I&II en mettant sur pied une trousse pédagogique qui permettrait aux enseignants de discuter des enjeux de la protection des renseignements personnels et de la vie privée. Cette trousse pédagogique contient des outils papier et audiovisuels portant sur le développement de saines pratiques dans la diffusion de l’image des jeunes et dans l'utilisation et la communication de renseignements personnels.

M. James Roots, directeur exécutif, Association des Sourds du Canada
Comprendre votre droit à la vie privée : la LPRPDE en langage des signes
Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Au cours des trois dernières années, l'Association des Sourds du Canada a été l'heureuse récipiendaire de deux subventions du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada.
La première de ces subventions a été attribuée pour un projet intitulé Perspectives des sourds sur le vol d'identité et la vie privée. Ses objectifs étaient de sensibiliser et d'informer les services et les organismes sur les barrières aux communications et à l'information qu'ils imposent aux gens sourds ou malentendants, et d'éduquer et d'informer les Canadiens sourds sur le vol d'identité, les droits et les menaces en matière de protection de la vie privée et les fraudes et les escroqueries sur Internet.

Le deuxième projet, Comprendre vos droits à la vie privée : la LPRPDE en langue des signes, a impliqué la création de versions dans une « langue simple » de deux publications clés du CPVP (le Guide pour les particuliers et le Guide pour les entreprises et les organisations) et leur enregistrement sur vidéo dans la Langue des signes américaine (ASL) et la Langue des Sourds du Québec (LSQ).

Mme Claire Harvey, responsable des relations avec les médias, Option consommateurs
Atelier de sensibilisation des ainé(e)s au vol d’identité : Mieux vaut prévenir que guérir
Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Option consommateurs a réalisé un atelier sur le vol d’identité destiné aux aînés ainsi qu’une trousse d’information. L’atelier a permis aux participants de découvrir ce qu’est le vol d’identité (un crime qui se produit à leur insu parce qu’un fraudeur met la main sur leurs renseignements personnels). L’atelier leur a permis également de se rendre compte que ce crime fait beaucoup de victimes.  Les données portées à l’attention des participants provenaient notamment du Centre d’appel antifraude du Canada (qui récolte les signalements), de Sécurité publique Québec (qui a réalisé un sondage) et de l’Ontario Research Network for Electronic Commerce (ORNEC).

Les participants ont appris comment agir pour prévenir ce crime.  Ils ont notamment appris qu’en refusant de donner des renseignements personnels lorsque cela n’est pas approprié, en faisant valoir leurs droits et en adoptant des comportements sécuritaires, l’on peut prévenir les vols d’identité, voire faire en sorte que ces vols soient moins nombreux.

Enfin, grâce à cet atelier, les participants ont appris également comment vérifier périodiquement s’ils sont victimes d’un vol d’identité — une mesure qui permet de minimiser les dommages — et quoi faire s’ils en sont victimes. Grâce aux conseils qui ont été prodigués, les participants sont mieux outillés; ils peuvent se protéger, mais aussi résoudre des situations qui, autrement, pourraient être lourdes de conséquences.

Allocution de l’après‑midi

M. Lesley Jacobs, directeur, York Centre for Public Policy and Law, Université York[en anglais seulement]
Mobilisation des groupes marginaux pour le respect du droit à la vie privée : accomplir le mandat de la LPRPDE
Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Cette recherche vise à mieux comprendre comment les personnes appartenant à certains groupes marginaux au Canada sont sensibilisées à leur droit à la vie privée, aux mesures de protection qu’offre le Commissariat à la protection de la vie privée (CPVP), et comment leur niveau de sensibilisation influe sur leur mobilisation à l’égard du respect du droit à la vie privée. Le contexte de cette recherche découle de la participation plus active du Commissariat à la protection de la vie privée en matière de réglementation en ce qui concerne les atteintes à la vie privée portées dans le secteur privé touché par l’émergence de nouvelles technologies numériques, par les technologies de l’information et par l’évolution de l’économie numérique au Canada. Les résultats de cette recherche ont été répartis en quatre chapitres. Le Professeur Lesley Jacobs est l’auteur des trois premiers chapitres. Le premier chapitre explique le vaste cadre théorique sur lequel repose la recherche, soit le concept de conscience juridique et de mobilisation à l’égard du respect du droit à la vie privée, et établit le rapport entre ce cadre et le mandat du CPVP. Le deuxième chapitre fait état des résultats de la recherche se rapportant aux jeunes Canadiens et aux enjeux relatifs à la vie privée qui découlent des réseaux sociaux comme Facebook. Le troisième chapitre fait rapport des résultats relatifs aux nouveaux immigrants et de leurs préoccupations en matière de vie privée lors des transactions financières effectuées sur Internet. Le dernier chapitre, écrit par les professeurs Barbara Crow et Kim Sawchuk, met l’accent sur les aînés canadiens et leurs expériences avec les atteintes à la vie privée portées par l’entremise des téléphones cellulaires et autres appareils de communication.

Groupe de discussion 3 : La perspective culturelle sur la protection de la vie privée

M. Jens Weber, Professeur, département des sciences informatiques [en anglais seulement], professeur auxiliaire, School of Health Information Science, Université de Victoria[en anglais seulement]
Protection des renseignements personnels des Premières nations et les systèmes de dossiers électroniques  de santé
Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

Ce projet portait sur un examen de certaines préoccupations des Premières nations en matière de protection des renseignements personnels dans le cadre des initiatives de dossiers de santé électroniques (DSE). L’approche des Premières nations en matière de protection de la vie privée se distingue par l’importance accordée aux intérêts de la collectivité et du groupe. En revanche, le droit commun de protection de la vie privée et les régimes internationaux de protection des données sont fondés sur la notion de droits individuels. Le conflit possible entre ces deux approches relatives à la protection de la vie privée a des répercussions importantes pour les Premières nations; même si les DSE sont un outil utile favorisant une approche globale en santé, les risques en matière de vie privée inhérents à ces systèmes ont soulevé des préoccupations chez les intervenants des Premières nations.

Ce projet renferme une analyse des difficultés propres à la protection de la vie privée, qui était attendue depuis longtemps. Les chercheurs ont d’abord procédé à une étude documentaire des approches communautaires relatives à la protection de la vie privée. Deux rapports ont été rédigés à partir de cette recherche : (1) un rapport portant sur les aspects sociologiques de la vie privée du point de vue communautaire; (2) un rapport détaillant les différences entre l’approche des Premières nations et celle préconisée par le droit commun et législatif. Ce dernier fournit davantage de détails sur les problèmes pouvant survenir lors de la conciliation de ces systèmes. Plus précisément, on a constaté des possibilités de conflits entre les intérêts individuels et collectifs. Après avoir tenu un colloque réunissant des intervenants des Premières nations et portant sur la protection de la vie privée des Premières nations et les systèmes de DSE, les chercheurs ont rédigé un troisième rapport, qui s’appuyait sur des techniques allant de la conception des exigences sociales à l’élaboration de modèles axés sur des agents. Ces modèles ont ensuite servi à faire ressortir certaines préoccupations et difficultés importantes. Les chercheurs ont conclu leur rapport en faisant des recommandations sur le travail encore à effectuer. La recherche sera utile pour divers intervenants, y compris des chercheurs, des organismes du secteur public et les Premières nations.

Mme Tonia Mori, directrice générale, CHOQ-FM
Campagne de sensibilisation en milieux minoritaires francophones à la protection de la vie privée

Projet financé par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada

La campagne provinciale de sensibilisation à la protection de la vie privée « On vous observe, voyez-y! » qui s’est déroulée du 10 mars au 26 mars 2010, est une initiative de marketing social et d’éducation populaire préventive, informative et interactive afin d’accroitre la conscientisation du public sur les droits et obligations au niveau de la protection de la vie privée. Elle s’adresse à un large public : les francophones de l’Ontario, que ce soit les jeunes, les nouveaux arrivants, les parents, étudiants et les organisations desservant cette clientèle.

Grâce au développement de différents outils de sensibilisation et de communication tels que capsules radiophoniques, web, affiches, cartes postales, vidéo virale et autres, CHOQ-FM 105,1 et GrandToronto.ca ont été les initiateurs d’une campagne multiplateforme disponible en Ontario dans les radios de la communauté membres de MICRO, la presse francophone, la télévision, les écoles francophones et sur le web.

Le coup d’envoi de la campagne a eu lieu le mercredi 10 mars 2010 à 17 h et le promoteur a eu l’honneur d’accueillir des invités spéciaux : Mme Madeleine Meilleur, ministre des Services sociaux et communautaires ainsi que ministre déléguée aux Affaires francophones, Me Chantal Bernier, commissaire adjointe à la protection de la vie privée du Canada, et Me Jacques Saint Laurent, président de la Commission d’accès à l’information du Québec. La diffusion d’une émission spéciale en direct de l’Hôtel de Ville de Toronto s’est déroulée sous forme d’une table ronde afin de conclure l’événement.

Mme Mirjana Mandaric, Maîtrise ès arts en immigration et établissement des populations, Université Ryerson [en anglais seulement]
Biométrie : La construction de sujets « idéaux » et « d’étrangers » à la frontière Canada-États-Unis
Projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines

Employant la recherche sociale critique en combinaison avec l'analyse critique du discours, ce projet de recherche porte sur l'utilisation de la technologie biométrique dans le contexte de l'immigration et de la citoyenneté en mettant un accent particulier sur son application à la frontière canado-américaine. L'argument central de cet article est que, grâce à l'utilisation de la technologie biométrique aux postes frontaliers du Canada et des États-Unis, la frontière est devenue un filtre social qui sépare les migrants désirables des indésirables en fonction des objectifs stratégiques d’inclure et d’exclure des groupes de population, ce qui fait de cette technologie un élément d’une stratégie économique et sociale dans l’environnement sécurisé de l’après-11 septembre.

En outre, grâce à l'utilisation des technologies biométriques à la frontière canado-américaine, la notion de citoyenneté est en cours de reconstruction, ce qui affectera considérablement les migrants racialisés et les populations vulnérables : plus particulièrement, les migrants pauvres du Sud ainsi que les réfugiés et les demandeurs d'asile venus d'ailleurs. Compte tenu des articles publiés utilisés dans cette étude de recherche, il existe une forte indication selon laquelle, dans des contextes de citoyenneté et d'immigration, la technologie biométrique représente une forme extrêmement envahissante de contrôle social et d'oppression.

Par ailleurs, la biométrie combinée à la collecte de données et à d'autres technologies de partage de l'information peut être utilisée pour former une nouvelle image de la personne qui s'avère irréversible, car la technologie apparaît comme neutre et objective. En outre, les données peuvent être partagées, achetées ou vendues, ce qui a des implications plus larges encore pour les personnes dont les identités ont été modifiées ou reconfigurées. Au total, cela soulève un certain nombre de questions sur la protection des renseignements personnels et les droits de la personne qui doivent être soigneusement examinées et traitées.

Groupe de discussion 4 : Les limites de l’identification et de la surveillance parmi différents groupes de population

M. Ian Kerr, Chaire de recherche du Canada en éthique, en droit et en technologie à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa
Créer de meilleurs êtres humains : santé, progrès technologiques et droits de la personne

Projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines

De récentes percées dans le domaine de la médecine d’amélioration nous permettent de transcender les limites biologiques au moyen de l’implantation de micropuces, de prothèses équipées de microprocesseurs et d’organes artificiels. Il est toutefois surprenant de constater à quel point la conception et l’utilisation de ces implants suscitent peu de réflexions sur les plans éthique et juridique. Dans cet exposé, Ian Kerr, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éthique, en droit et en technologie, examine les approches éthique et réglementaire qui régissent l’utilisation des dispositifs médicaux. Il soutient que le paradigme actuel en ce qui concerne les biens de consommation grand public n’est pas particulièrement adapté au secteur de la santé. M. Kerr s’inquiète principalement du fait que les personnes sont de plus en plus appelées à signer des documents contractuels complexes qui limitent leur autonomie et leur droit à la vie privée non seulement en tant qu’utilisateurs de biens de consommation grand public, mais également en tant que patients. En se fondant sur les leçons apprises dans le domaine du droit relatif à la protection de la vie privée et aux technologies de l’information, M. Kerr conclut que des mesures particulières doivent être prises dans le contexte des soins de santé. Il soutient qu’il faut s’assurer que l’autonomie et le droit à la vie privée des patients sont adéquatement protégés à une époque où le recours à des dispositifs et à des logiciels appartenant à des fournisseurs de soins de santé travaillant en partenariat avec l’industrie est de plus en plus répandu dans le domaine médical.

M. David Lyon, Chaire de recherche du Canada en études sur la surveillance [en anglais seulement]
La nouvelle transparence : la surveillance et le tri social
Projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines

La « nouvelle transparence » rend visibles d'une manière jamais vue auparavant l'identité des personnes, le fonctionnement des institutions et les flux d'information.  La surveillance, le processus social qui sous-tend cette nouvelle transparence, est en train de devenir le mode d’organisation dominant de nos sociétés modernes.  Compte tenu de la dépendance croissante sur les ordinateurs, le recours à la collecte et le traitement de données personnelles par une variété d'institutions, et une inquiétude accrue du public en ce qui à trait à la sécurité, la surveillance est désormais vécue comme une réalité quotidienne.  Dans ce projet, les chercheurs examinent le développement historique, les principales caractéristiques et les conséquences de la nouvelle transparence, en se posant trois questions fondamentales :

  • Quels facteurs contribuent à l'expansion générale de la surveillance en tant que méthode de gouvernance dans les sociétés modernes?
  • Quels sont les principes sous-jacents, les infrastructures technologiques et les cadres institutionnels qui favorisent la pratique de la surveillance?
  • Quelles sont les conséquences sociales de cette surveillance à la fois pour nos institutions et pour les citoyens?

Mme Cynthia Fraser, consultante sur la sûreté de la technologie internationale,National Network to End Domestic Violence [en anglais seulement]
Le project «Safety Net » et l’incidence de la surveillance et de l’identification sur les victimes d’abus

La technologie aide les victimes d’abus et leurs enfants à fuir les auteurs d’agressions, de harcèlement ou de viols. Les survivants tracent la voie de leur nouvelle vie sur le Web en communiquant avec les refuges et les lignes d’aide, en y faisant des recherches sur les ordonnances de non-communication et les programmes de confidentialité des adresses, et en y cherchant un logement, des possibilités d’emploi, de nouvelles écoles et de l’aide. Cependant, bien des gens ne réalisent pas les effets dangereux et possiblement mortels de l’utilisation des technologies par les agresseurs et autres criminels, qui se serviront de renseignements personnels trouvés à l’aide de ces technologies pour porter atteinte à la vie privée de leurs victimes. 

En collaboration avec des communautés et organismes, le Safety Net Project étudie l’incidence des enjeux actuels et émergents en matière de technologie sur la vie privée, la sécurité et le droit d’accès des victimes de violence familiale, de sévices et de harcèlement sexuels. Le projet vise également à sensibiliser les victimes, les intervenants et le grand public sur l’utilisation stratégique de la technologie pour trouver un refuge et fuir la violence familiale et liée aux fréquentations, les sévices sexuels, le harcèlement et les abus. Enfin, le projet renseigne les systèmes de justice et d’application de la loi, les services sociaux et les équipes d’intervention communautaire concertées, entre autres, sur les façons de tenir les agresseurs responsables de leur utilisation de la technologie à mauvais escient.

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