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Si votre jeans pouvait parler

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En vue de contrôler l'inventaire en magasin, Wal-Mart a lancé le 1er août 2010 un programme de suivi de l'inventaire grâce à l'identification par radiofréquence (IRF) des articles. Au tout premier stade de sa mise en œuvre, le système effectue le suivi des jeans, des chaussettes et des sous-vêtements. Les articles sont munis d'une étiquette d'IRF enlevable qu'on peut lire à distance grâce à un scanneur portatif; les employés sont donc en mesure de savoir en quelques secondes si certaines tailles sont absentes des tablettes et ce qui est disponible en entrepôt. Si le programme est jugé efficace, il sera lancé dans plus de 3 750 magasins Wal-Mart aux États-Unis et englobera un plus grand nombre de produits.

On a souvent documenté les avantages des systèmes d'IRF — permettre aux détaillants de mieux contrôler l'inventaire et de baisser les prix à la consommation, faire des économies dans le système de soins de santé, procurer plus de commodité aux clients (la tasse à café intelligente), et gagner du temps aux consommateurs (avouez que l'idée de pousser son chariot près d'un lecteur d'IRF qui calculera instantanément la facture d'épicerie sans avoir à retirer un seul article du chariot semble tout simplement idyllique!)

Et les systèmes d'IRF continuent de faire leur entrée dans d'autres domaines. Nous avons traité des enjeux relatifs à la protection de la vie privée associés à l'IRF en milieu de travail; l'Université Northern Arizona émet des cartes étudiantes munies de dispositifs d'IRF qui lui permettent de vérifier les présences aux cours magistraux; les systèmes de transport utilisent l'IRF pour faire le suivit de la circulation; nos passeports sont munis de puces d'IRF et nous surveillons nos animaux domestiques grâce à des implants d'IRF.

Si ces systèmes se révèlent souvent très utiles et nous permettent de gagner du temps et de l'argent, ils suscitent toutefois des préoccupations quant à la protection de la vie privée. Bien qu'on puisse retirer les étiquettes d'IRF des articles chez Wal-Mart, ce n'est pas toujours le cas (certaines ont la taille d'un grain de poussière et sont pratiquement invisibles). Les étiquettes d'IRF peuvent être localisées et sont piratables; elles ne sont pas faciles à désactiver et peuvent être lues à distance — elles sont donc susceptibles d'être lues en dehors du système pour lequel elles ont été conçues, à des fins qui n'ont pour limite que l'ingéniosité humaine.

Les étiquettes étant de moins en moins coûteuses et de plus en plus petites, il est fort probable que la portée et l'utilisation de ces systèmes continueront aussi d'évoluer. Le plus inquiétant, c'est que les systèmes d'IRF sont capables d'effectuer le suivi de personnes, et pourraient le faire à leur insu et sans leur consentement. Voici ce qu'on peut lire dans un article récent :

« Les applications géodépendantes sont plutôt inquiétantes; leur système GPS procure une grande portée. Mais, règle générale, il faut y souscrire. L'IRF s'immisce partout autour de nous... elle permet de faire le suivi des enfants et des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer... de même que des vêtements, achats, voitures — même de nous. Éventuellement, nous serons sous surveillance via l'IRF, du berceau à la tombe ». [Traduction]

Tandis que nous, ainsi que des représentants d'autres juridictions, continuons de nous mesurer aux enjeux relatifs à l'IRF et à la protection de la vie privée, les applications des systèmes d'IRF se multiplient, illustrant la fascinante convergence des nouvelles technologies et de la créativité humaine.

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